de ce Monde contre les eaux et contre les différentes sortes d’eaux : si j’ai versé de l’eau sur un mort ; si en me réveillant avant que d’avoir purifié mes mains avec de l’urine^^1 je les ai lavées dans l’eau courante ; si j’ai versé de l’eau sur ce (qui était) Daschtan^^2 ou si j’ai jeté quelque her ou nesa^^3 dans l’eau courante ; si j’y ai jeté de la salive, de la morve ; si je me suis lavé dans l’eau courante la tête, la main, le visage lorsqu’ils étaient déjà purs ; de manière que les purs, les saints et l’Amscliaspand Khordad soient irrités contre moi. »
Je me repens de « tout péché que j’ai commis à l’égard du Ciel contre l’Anischaspand Amerdad, à l’égard de ce Monde contre les arbres et contre les différentes espèces d’arbres : si j’ai coupé les arbres non fruitiers ou fruitiers, (lorsqu’ils étaient encore) jeunes^^4 ; si j’ai cueilli les fruits avant qu’ils fussent mûrs ; si j’ai éloigné des purs les médecins et les remèdes, pour les donner aux impurs ; si j’ai donné (les fruits) à manger aux impurs, et les ai ôtés aux purs ; de manière que les purs, les saints et l’Amschaspand Amerdad soient irrités contre moi^^5. » Les péchés commis contre Khordâd et Amurdâd sont donc les péchés commis envers les eaux et les plantes. C’est ce que résume brièvement le Khod Pat et en ces mots :
« Je me repens des fautes que j’ai commises :
» Envers Asfendarmad (Çpeùta Armaiti, cf. § 1), envers la terre et les diverses terres ;
» Envers Khordàd, envers l’eau et les diverses eaux ;
» Envers Amurdâd, envers la plante et les diverses plantes^^6. »
Ces textes suffisent pour établir que pour les Parses, Khordàd et Amurdâd sont les génies des eaux et des plantes (cf. § 38 note).
1. Sur la valeur religieuse et mythique de l’urine de bœuf, voir Anquetil II, 601.
2. État d’impureté de la femme . V. Spiegel, Avesta II, xliv.
3. « Her, excréments, urines, portions du corps de l’homme vivant, comme ongles, cheveux, etc. Devient Her nesa quand il est mort. » Anquetil II, 693.
4. Cf. Yast XXII, 13.
5. Traduction d’Anquetil II, 44. J’ai cru bon de reproduire la traduction d’Anquetil malgré quelques inexactitudes de détail, puisque dans ce paragraphe la parole est aux Parses.
6.
Andar asiendarmad, zemin, uzemîn sardgân
andar khordàd, àv, âv sardgân
andar amurdâd, urvar, urvar sardgân (Spiegel, Grammaire Parsie, p. 157).