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XXVII

LE REPENTIR FAIT OUBLIER L’ERREUR


Je n’ai passé que vingt-quatre heures à Aix-les-Bains, et je suis parti pour Londres. Cette rencontre inopinée de mon oncle, si vieilli, si cassé, si près de la tombe, a remué quelque chose en moi. Je ne pourrais analyser ces sentiments ; mais je me suis rappelé avec une certaine émotion l’époque où nos rapports étaient moins tendus, où nous échangions une correspondance amicale, et j’ai voulu revoir ces lettres que j’ai pieusement conservées. Je les ai lues et relues à Londres, pendant les trois jours que j’y suis resté, et je me suis même livré à un petit travail d’écriture qui m’a rappelé le temps heureux où j’apprenais à écrire et m’évertuais à imiter, mal d’abord, puis un peu mieux, puis bien, les pleins et les déliés du modèle. Après quoi, je me suis mis en route pour Paris.

Geneviève, que j’ai prévenue de mon arrivée, est venue me voir sans retard. Elle m’a appris que mon oncle est au plus bas, qu’un dénouement fatal est probable à bref délai, et qu’il l’a suppliée de ne pas