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II

LE CŒUR D’UN HOMME VIERGE EST UN VASE PROFOND


C’est entendu. Je ne suis plus un prodige et j’ai laissé à d’autres la gloire de représenter le lycée au concours général. Je ne suis pas un cancre — non, c’est trop difficile d’être un cancre. Je suis un élève médiocre. J’erre mélancoliquement, au début des mois d’août, dans le purgatoire des accessit.

— Sic transit gloria mundi, soupire mon oncle, qui ne sait pas le latin, mais qui a lu la phrase au bas d’une vieille estampe qui représente Bélisaire tendant son casque aux passants.

C’est mon oncle, à présent, qui veille sur mes jeunes années. Mes parents sont morts, et il m’a été donné comme tuteur.

— Une tutelle pareille, ai-je entendu dire à l’enterrement de ma mère, ça vaut de l’or en barre ; le petit s’en apercevra plus tard.

Depuis, j’ai appris bien d’autres choses. Les employés et les domestiques ont parlé ; les amis et connaissances m’ont plaint beaucoup. On s’intéresse tant aux orphelins !… Et, ce qu’on ne m’a pas dit, je l’ai