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LE VOLEUR

Je ne veux pas être plus difficile que saint Vincent de Paul, et je promets de me laisser faire.

— À la bonne heure, dit-elle ; je savais bien que vous finiriez par entendre raison. Ah ! que je serais contente d’être arrivée ! On a si froid, à voyager la nuit… les nuits sont glaciales… J’ai pourtant mon grand manteau…

— Ah ! moi qui oubliais… J’ai justement un boa dans ma valise.

— Un boa ?

— Oui… Le voilà.

— Vraiment, il est beau. Mais comment ?… Oh ! que je suis sotte !… Vous m’en faites cadeau ?… Un boa volé, je n’oserai jamais le mettre… Tant pis, je le mets tout de même. Quelle horreur ! Mais nécessité n’a pas de loi ; j’ai tellement froid ! Touchez le bout de mon nez, pour voir ; il est glacé… Mettez-vous à côté de moi, pour me réchauffer un peu. Je suis si frileuse !… Plus près. Tout près…

Peut-on être frileuse à ce point-là !…