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de l’Ambigu. Aussi, par exemple, si l’on propose d’empaler Joseph Reinach sur Millevoye, j’applaudirai.

Oui, nous tuerons le Passé. La France voudrait être cosaque ? Elle ne le sera pas. Elle sera libre. Et son territoire, cessant d’être la propriété d’une bande de coquins, appartiendra à tous ses habitants. La France aux Français. À la lettre. Nous tuerons le Passé ; nous arracherons ses racines du sol, nous le mettrons à mort dans la personne des scélérats qui l’incarnent, et nous le jetterons à la voirie. Voilà ce que nous ferons, nous, les Sans-patrie. Nous prendrons une patrie. Nous reprendrons notre patrie pour la donner à tous. Nous serons ses sauveurs.

On nous traite en étrangers dans notre propre pays. C’est bien. Nous agirons en étrangers. Ce pays, nous le conquerrons.

On nous appelle des Sans-patrie ? Nous l’avons été jusqu’ici, c’est vrai. Mais nous ne voulons plus l’être. Nous voulons être patriotes, comme les riches. Juste autant.

Nous n’avons pas de patrie ! C’est ce cri-là qui résume toutes nos plaintes, toutes nos colères, toutes nos haines, tous nos désespoirs, et toutes nos douleurs. Et voici le cri qui exprime ce que nous voulons, ce qu’il nous faut :

Une patrie !