Page:Darien - La Belle France.djvu/90

Cette page a été validée par deux contributeurs.

dans — des blagues, des impostures, des mensonges !

Ce sont tous les monstres du passé que servent et défendent ces scélérats lorsqu’ils prônent le besoin de croire et le patriotisme ; c’est le vieux vampire de l’État et la vieille gouge religieuse ; c’est l’hydre féroce des Anciens Temps, dont les têtes repoussent aussitôt qu’on les a coupées, et qu’on ne pourra tuer qu’en arrachant la terre à ses ignobles griffes. Chacun des mots qu’ils prononcent, chacune des phrases qu’ils écrivent, est une injure aux pauvres, aux éternelles victimes de l’État et de l’Église. C’est comme si nous étions, nous qui ne possédons rien et dont l’existence n’est tolérée par les puissants que parce qu’elle les fait vivre, c’est comme si nous étions attachés au poteau de sacrifice et comme si ces valets de bourreaux et ces mignons d’inquisiteurs, avant de frapper le coup mortel qu’ils aspirent à donner, venaient taillader notre chair de leurs couteaux, la cingler de leurs fouets et la couvrir de leurs crachats.

Ces misérables sont nos persécuteurs ; c’est eux qui ont fait notre misère, c’est eux qui la perpétuent, c’est eux qui rêvent de la rendre plus affreuse encore ; qui rêvent l’esclavage plus cruel de ceux qui acceptent leur domination, qui rêvent la saignée des autres. N’attendons pas qu’ils frappent. Tuons ça. Dès aujourd’hui, vouons-les à la mort, si nous voulons vivre. Nous connaissons nos ennemis, derrière quelques tas d’ordures qu’ils s’embusquent pour tirer sur nous ; nous saurons les trouver. Méline ! on t’appliquera le tarif des raccourcissements protecteurs. Brunetière ! tu feras voir le trou de ton cou par la petite lucarne. Nous montrerons vos têtes au peuple. Il en vaut la peine. Si nous voulons abolir le passé sanguinaire, si nous voulons faire de la France autre chose que le bagne et le couvent qu’elle est devenue, nous devons supprimer tout ça, et vite. Pourtant, si l’on tient à mettre un peu de fantaisie dans l’exécution, pourquoi pas ? Ils en mettraient bien dans la répression, les gredins, s’ils étaient les plus forts et si les Gallifet à leur service pouvaient recommencer leurs carnages à la mode