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conscience pareille serait un rude cochon. Mais je sais qu’il n’y a plus de Rasoir national, et qu’il en faut un ; et qu’il y en aura un. C’est dans le panier de son qu’elle laissera couler ses dernières baves, cette coalition d’assassins et de matassins, de faux-bonshommes et de fausses-couches. Elle réclame le champ de bataille pour les autres. Qu’on lui donne, à elle, le Champ de Navets !

Je hurle à la mort. Sans aucune périphrase et sans métaphore, je dis que la France, si elle veut vivre, doit envoyer à l’échafaud les misérables meneurs de la bande d’imbéciles qu’on appelle le Parti nationaliste. Je dis que, si elle n’ose pas le faire, elle payera sa lâcheté de sa liberté et peut-être de son existence. Je dis que toute la vermine cléricale et chauvine disparaîtra, de gré ou de force ; et que, à défaut d’une guillotine française, il y aura des obus allemands et des boulets anglais. Je suis pour la guillotine. Quand les têtes des gredins du Nationalisme auront roulé sous la hache, nous nous occuperons des étrangers, s’il y a lieu. Mais ce n’est pas avec une armée du Vœu National que nous leur ferons face.

Qu’on ne vienne pas dire que de tels fantoches sont indignes d’un pareil sort et qu’il faut laisser à l’infâme Légion d’Honneur, plutôt qu’à la Louisette, le soin de cercler de rouge leurs cous de saltimbanques. D’abord, on ne leur demanderait pas d’honorer le supplice, mais simplement de le subir. Et puis, ne sont-ils que des pantins ?

Il est certain qu’il serait malaisé d’imaginer une troupe de faquins plus grotesques que ceux qui règlent et dirigent la parade du Nationalisme. Vous avez vu Coppée qui, après avoir étiré ses asticots sous les faux poids du petit épicier, s’est mis à les aplatir sous les roues des canons ; vous avez vu ce marguillier de la cheville, ce bedeau du truisme, avec ses allures gauches de larbin sans certificat, ses épaules en lutrin, sa peau vert-de-grisée qui semble imprégnée par toutes les saintes huiles, et ses oreilles en conques de bénitier. Vous avez vu Lemaître, avec son air effaré de caissier qui s’attend toujours à ce qu’on lui passe une pièce du Pape ; vous avez vu cette