même, dans un effort constant et beau, sur sa terre affranchie. La lutte pour la vie, chez les nations réelles, est une lutte, non seulement pour l’existence, mais pour la vie de plus en plus belle, de plus en plus aisée ; c’est une lutte grandiose de la nation tout entière contre les obstacles rencontrés sur le chemin du bonheur, lutte inspirée par le sentiment artistique de solidarité. Ce n’est plus le combat mercenaire et lamentable de chacun contre chacun et contre tous, pour l’acquisition de soi-disant avantages personnels. « Les races qui contiennent le plus d’individus sympathisant davantage entre eux ont le plus de chances, » dit Darwin. Elles ont le plus de chances, non seulement d’exister, mais de grandir — et d’aider les autres races à vivre et à grandir aussi.
Si la France — je veux dire la vraie France, celle qui n’est contaminée ni par le poison bourgeois, ni par le virus catholique — si la France croit avoir une mission, il faut qu’elle mette son cœur au niveau de la tâche qu’elle pense avoir à accomplir. Il faut qu’elle se constitue en nation en reprenant sa terre ; il faut qu’elle supprime les Sans-patrie. Et c’est ainsi qu’elle pourra marcher, de la Guerre et du Despotisme, à la Paix et à la Liberté ; c’est ainsi qu’elle préparera la glorieuse réalisation de l’immortelle idée d’Emmanuel Kant : la fédération des peuples européens.
Voilà ce que je crois ; ce que je crois physiquement. Voilà ce que je voulais dire ici, dans ce livre… Je ne sais pas si c’est un livre. Je voudrais que ce fût un cri.
Et c’est un cri. Et ce cri, ce n’est pas moi qui le profère. Je l’entends et je le répète ; il faut que je le répète : — mais c’est la Terre qui le hurle.