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restent, depuis qu’on lui a grillé ses Tuileries ; elle regarde, minaudant, s’apprêtant à montrer ses grâces au vainqueur qui va venir, à faire la belle, à se foutre sur le dos, une fois de plus. Car elle veut vivre, cette vieille France. Mais il faut qu’elle crève. Il faut que le vainqueur l’empoigne par ses jambes de squelette et la jette dans la rue : et qu’elle se brise la tête sur le pavé ; et que les chiens viennent, et qu’ils pissent dessus — car elle pue trop pour qu’ils la mangent.

Les travailleurs, les pauvres, auxquels Carlyle adressait son douloureux sarcasme, doivent être méfiants et intolérants. C’est la Terre qu’ils doivent vouloir, qu’ils doivent vouloir avec une énergie terrible : ils doivent la vouloir pour tous. Les titres de propriété de ceux qui détiennent la terre sont des faux, les copies contrefaites des vrais titres que possèdent tous les êtres humains, titres imprescriptibles, inaliénables. La nation doit se constituer. Vive la Nation ! Il faut une patrie à tous ceux qui composent la Nation. Vive la Patrie ! Et, alors, la liberté de la Terre assurera la liberté de l’Homme ; et le Français existera, parce que la France existera — la Belle France, affranchie enfin, maîtresse d’elle-même, et dont les villes et les campagnes ne connaîtront plus ces croix infâmes qui s’élèvent sur les hideux clochers : ces croix qui portent jusqu’au ciel l’image maudite d’une barrière, signe de la propriété ; qui sont des perchoirs pour tous les charognards du fanatisme, pour tous les vautours de l’exploitation.