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toutes : « Ce fut une insurrection celtique. » En vérité, il faut être aveugle ; il faut se refuser, de parti pris, à constater l’énorme pouvoir que possède aujourd’hui l’Église, pouvoir qu’elle n’a jamais eu jusqu’à présent ; pour ne point comprendre que cette Révolution ne fut qu’un mouvement catholique-romain.

Les coquins du cléricalisme, habiles entre tous à jouer de la légende, ont su faire peser pendant un siècle le joug d’une fable sur les épaules des travailleurs. La croix catholique, qui écrasait depuis tant de siècles l’échine des déshérités, s’en allait en poussière, vermoulue ; on est parvenu à pousser les pauvres à s’en construire une nouvelle, beaucoup plus lourde que l’autre, avec les montants de la guillotine. C’est la misère des misères… La légende détruite, la fable réduite à néant, tous les mirages doivent s’évanouir et les illusions disparaître. Il n’y a plus à compter sur « les conséquences nécessaires et naturelles » de la Révolution. Il faut agir. Il faut revenir aux idées des Physiocrates, que cette Révolution meurtrière eut pour mission d’étouffer. Ça aussi, c’est les traditions de la vieille France.

Le culte de la Révolution ayant conduit les masses au degré de misère physique et morale qu’on pouvait souhaiter, on commence à parler beaucoup, à ces masses, de la vieille France. Tout n’y était pas mauvais, etc., etc. On critique, par exemple, l’excessive centralisation actuelle ; on préconise la décentralisation. Dans l’état actuel des choses, tant qu’existe la propriété territoriale individuelle, le remède serait pire que le mal. C’est un piège. C’est un obstacle qu’on cherche à apporter, d’avance, à la Révolution sociale de demain. Le pouvoir unique et fort, dont parlait Quesnay, n’est peut-être plus nécessaire, théoriquement ; mais il est possible qu’il le soit, en fait, pour l’action libératrice indispensable. La France est pleine d’ordures ; ce n’est pas niable ; l’immondice catholique-romaine la pollue de toutes parts. Et toute la question se résout dans cette demande : Faut-il mettre un manche à un balai ?