Page:Darien - La Belle France.djvu/293

Cette page a été validée par deux contributeurs.

autre histoire que j’espère pouvoir écrire aussi ; que je voudrais, davantage encore, pouvoir écrire : celle de la Révolution de demain, qui réussira en dépit des obstacles apportés par la Révolution Française à une Révolution Sociale — qui réussira, car elle aura, car elle possède déjà, à son service, plus d’intelligence que n’en a jamais eue aucun mouvement populaire.



Ô travailleur, tes luttes et ton audace, ces six longues années d’insurrection et de tribulation, alors tu n’en as profité en rien ?
Carlyle.


La France s’est enorgueillie de sa Révolution et elle en est fière. Elle s’en est soûlée, de sa Révolution. Depuis que le lion britannique, d’un coup de patte, a cassé les ailes de l’aigle qui s’était envolé du pied de la guillotine, la France a présenté tous les symptômes d’une ivresse continuelle : de constants étalages d’efforts sans énergie. Avant la Révolution, la France, par sa cohésion, était la première nation du monde. Depuis lors, elle n’a cessé de décliner. La guerre de 1870 en a fait, irrémédiablement, une agglomération de vaincus. Cette défaite de 1870 a été la conséquence logique, inévitable, de la Révolution Française. Le démembrement final qui menace la France, et qui se produira certainement si la Révolution Sociale ne le prévient pas, sera le résultat ultime de la Révolution Française. La Révolution Sociale aura à constituer la France en nation par la suppression de la propriété individuelle du sol. C’est elle seule, et par ce seul moyen, qui peut sauver la France. Aucune forme de gouvernement issue de la propriété particulière de la terre, et la protégeant, ne peut plus rien pour la France ; peut simplement la conduire à l’abîme.

À part de rares exceptions, tous les éléments qui pourraient avoir une action en France manquent d’intelligence