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est une condition sine quâ non de la permanence des turpitudes religieuses, furent préservés de toute atteinte ? Considérer s’il y a lieu de faire honneur à la Convention de son zèle contre les vandales ? Examiner si ce ne fut pas une farce, et une farce immonde, que de décréter les Droits de l’Homme sur le papier, au lieu de satisfaire les appétits de l’Homme en lui donnant la Terre ? Reconnaître que l’aristocratie, en se laissant duper par Rome et en renonçant imbécilement à son rôle, démontra son ignorance, et que par cet aveuglement ridicule qui la jeta aux trahisons les plus insensées, elle abdiqua sans retour ? Considérer les raisons qui poussèrent la République à s’engager dans une voie guerrière, et les raisons pour lesquelles on fit « mousser les victoires » ? Démontrer comment, grâce surtout à son agent Edmund Burke, Rome sut faire de l’Angleterre le complice à demi clairvoyant qu’il fallait à sa politique ? Exposer pourquoi la Phraséologie meurtrière, toujours, assassina le sens des Réalités ?

D’ailleurs, à quoi bon ? Pourquoi évoquerais-je ici toute cette époque, toute cette époque qu’il faut reconstituer, de fond en comble ; tous ces hommes qu’il faut faire apparaître tels qu’ils furent, et non tels que les représenta la légende ? Lisez l’histoire de la Révolution vous-mêmes, les fausses histoires qui sont écrites ; et si vous vous souvenez de ce que je viens de dire, vous comprendrez ; vous saurez lire à travers leurs lignes ; vous comprendrez plus facilement encore si, en lisant, vous vous rappelez l’histoire d’aujourd’hui, l’histoire que vous regardez tous les jours, dans la rue. Vous verrez cette Révolution toujours détournée de sa voie logique par une main mystérieuse qui la pousse dans une direction bien déterminée ; vous reconnaîtrez cette main dans l’agitation des assemblées, dans les turbulences des clubs, dans les convulsions des masses ; dans l’édification de toutes les institutions homicides, dans les massacres et les persécutions, dans les excès des guerres ; vous la trouverez sur le marbre de la tribune, sur la plume du sectaire, sur le sabre du soudard, et sur la hache du bourreau ; vous la découvrirez semant les rumeurs, les