IX
Il serait puéril de nier l’importance du mouvement nationaliste. Je ne discute ici ni la sincérité du nationalisme, ni sa vigueur, ni son homogénéité, ni les causes qui l’ont fait naître ; je constate seulement son importance, numérique si l’on veut. Je dis que de fait, d’intention, ou par indifférence, plus de la moitié de la population de la France est nationaliste. On est, forcément, nationaliste ou anti-nationaliste. Il serait tout aussi ridicule de chercher à contester la signification dominante du mouvement nationaliste ; cette signification, la voici : « La situation actuelle de la France ne peut pas durer. » Quels que soient les motifs qu’on allègue et les raisons qu’on fasse valoir, cette signification demeure.
Les républicains — j’entends par là les gens au pouvoir à présent — et les socialistes qui leur prêtent le concours de leur naïveté, se rendent compte du danger dont les menacent les Nationalistes, et font tout ce qu’ils peuvent pour échapper au péril. À grand renfort de promesses de réformes, de modifications d’allures démocratiques, ils essayent de tourner la position de leurs adversaires et de leur enlever des adhérents. Que signifient toutes ces pro-