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impôt, qui frapperait uniquement le sol, fournit le seul moyen de rendre à la terre la liberté qu’elle redonnera à l’homme. La terre donne la vie, qui est la source de toutes les richesses, qui est la seule richesse ; elle s’oppose à ce qu’on gaspille cette richesse, à ce qu’on la déforme, à ce qu’on l’empêche de naître. Quand la terre aura à supporter, sans exceptions, toutes les charges de la nation, la richesse de cette nation, c’est-à-dire la vie même des citoyens, se développera librement et continuellement, sans entraves et sans danger. Or, diminuer les risques de la créature humaine, c’est augmenter les risques de la propriété. L’impôt unique sur la terre conduit immédiatement à la suppression de la propriété individuelle du sol ; si les peuples ont un grain de bon sens, à son remplacement par la propriété communale du sol.

La politique des pauvres, établie sur une telle base, produirait sûrement d’autres résultats que le piteux rabâchage des divagations socialistes. Il est évident que l’État et la meute de privilégiés qui le représentent, l’Église infâme, feraient tout pour empêcher cette politique de porter ses fruits. Les pauvres auraient à se méfier des voleurs. Ils auraient à surveiller avec soin les complications de la politique étrangère, que provoqueraient les riches.

Étant donnée l’idiote politique de la bourgeoisie, étant donné le personnel imbécile qu’elle a à son service, surtout en France, cette surveillance ne serait pas difficile aux pauvres. N’ont-ils pas de leur côté les plus hautes intelligences, les plus grands penseurs, et les plus puissants écrivains ? Comparés à tant de grands hommes que je pourrais nommer et dont les sympathies révolutionnaires ne sont un mystère pour personne, les hommes d’État et les diplomates de la bourgeoisie n’apparaissent-ils pas comme les plus plats et les plus ignorants des drôles ? Les pauvres auraient tout à gagner à s’occuper un peu plus de ce que pensent les hommes qui travaillent pour eux et un peu moins de ce que vomissent les gloires purulentes de la bourgeoisie. Mais si, en dépit de tout, un conflit écla-