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lorsque les palais de carton-pâte se seront effondrés sous les premières neiges, la question de l’Exposition fera place à une question plus sérieuse. Cette question, la voici : Que va devenir la Belle France ? Le prolétariat, resté près de ses instincts, les intellectuels, réfractaires aux dogmes de l’hypocrisie, du mensonge et de la sottise, pourront donner la réponse. Les instincts du peuple, revendiquant le sol qui doit les nourrir et dont les a déracinés la main des traîtres, lui crient ce qu’est la France, ce qu’elle doit être ; le savoir des intellectuels leur apprend ce que c’est que la patrie française. Ils pourront agir. Ils sont la vraie force de la France ; ils sont la France même. Quels que soient les obstacles que puissent amonceler les filous et les bedeaux qui défigurent et mutilent la patrie, quelle que soit l’aide qu’ils aillent implorer une fois de plus au delà des frontières — et qu’il n’est pas sûr qu’ils obtiennent cette fois — le triomphe de la Révolution est certain.

L’armée nationale, enfin constituée en fait, accomplira sa mission qui est de supprimer la servitude et la misère en donnant une patrie réelle à tous les habitants du pays. Ainsi, l’armée régénérée par la grandeur même de sa tâche régénérerait la France entière, et contribuerait à la grande œuvre de rénovation sociale qui doit recréer l’humanité. La France aura, alors, à faire jaillir du sol que lui auront conquis ses baïonnettes le caractère physique et mental de sa nationalité ; son rôle devenant le plus noble de tous, philosophique et intellectuel, toutes les possibilités étant mises en œuvre, elle connaîtra enfin la vraie civilisation. Elle aura enfin donné réellement — ce qu’elle s’est si souvent vantée à tort d’avoir fait — un grand exemple au monde.

Rêve d’intellectuel. Les Intellectuels rêvent, voyez-vous ; et c’est pourquoi les Nationalistes les méprisent. Les Nationalistes n’aiment pas qu’on rêve, ni qu’on pense, ni qu’on sache quelque chose, ni même qu’on parle français. Ils aiment qu’on soit Nationaliste. Ils ont cherché, pendant très longtemps, une bonne injure à appliquer aux