à leur aise et ont besoin de la République française pour les aider… La Marianne donc, se campe sur l’oreille le bas de laine vidé qui lui sert de bonnet phrygien, relève sur ses fesses noires de coups sa cotte raide de fange, retrousse ses manches rouges de sang français — et pousse au cul du Jésuite. — La civilisation malgache doit disparaître devant la barbarie française. En avant, fils de Pauvres ! Allez crever de la fièvre et de la dysenterie ! Et vous, les vieux, payez, payez et payez encore pour que vos fils puissent crever !… C’est nous qui avons préparé l’expédition, et c’est quelque chose de chouette. On n’a jamais rien vu de pareil. (Pour sûr !) Tout le monde a déjà fait son petit bénéfice, en attendant les gros ; tout le monde, y compris le personnage à guêtres blanches, gendre de voleur et voleur lui-même, qui est Président de la République.
J’ai essayé de faire partie de l’expédition ; je n’ai pas pu. Toutes les bonnes places sont réservées aux officiers qui furent élèves d’établissements congréganistes ; et ils sont légion. Le cléricalisme s’empare de la France de plus en plus, et rapidement, grâce à la complicité des politiciens républicains ; ces misérables n’ont jamais été que les plus répugnants des Tartufes ; ils ont toujours envoyé leurs femmes s’agenouiller devant les prêtres qu’ils prétendaient combattre, ils ont toujours mis leurs filles au couvent et leurs fils dans les jésuitières. Mille fois, le concours de l’Église leur a été précieux ; et surtout pour l’édification, aujourd’hui presque complète, de cette immense Blague : l’alliance franco-russe.
Je demeure donc aux bureaux de l’État-Major, où je m’ennuie suffisamment. Je m’ennuie, mais on ne m’ennuie pas ; au contraire. Le général de Lahaye-Marmenteau, dont j’avais redouté l’hostilité, n’a jamais fait preuve envers moi que de la plus grande bienveillance. Mes camarades, à part le capitaine de Bellevigne, ne m’inté-