calment mes nerfs ; elle s’interrompt, elle reprend, — elle somnole…..
….. Plus ou moins ouvertement, les camarades du régiment se moquent de moi. Ces dames ne me trouvent pas en formes, décidément. La filleule du général de Lahaye-Marmenteau m’a plaqué, comme m’avait déjà plaqué la notairesse. Mon amour-propre est blessé. Si je pouvais prouver à ces cancaniers que je suis rentré en grâce auprès de Mme Hardouin ? Je cherche un moyen ; et je crois en avoir trouvé un.
Il existe au bout de la propriété du notaire une petite porte par laquelle, il n’y a pas encore longtemps, je m’introduisais souvent dans le jardin, vers les minuit ; je me dirigeais avec précaution jusqu’à la maison ; je lançais du gravier contre la fenêtre de la chambre occupée par la notairesse, et cette épouse adultère descendait me chercher quelques instants après. J’ai conservé la clef de la petite porte. Si je recommençais le manège qui m’a si souvent réussi ? Il est justement onze heures et demie…..
Me voilà dans la rue ; ouvrant sans bruit la petite porte ; me glissant dans le jardin — et apercevant tout d’un coup la grande porte vitrée du salon ouverte et le salon lui-même vivement éclairé. Je suis sur le point de rebrousser chemin, mais la curiosité me retient ; je m’approche le plus possible, tout doucement. Il y a dans le salon trois personnes, M. et Mme Hardouin, et Courbassol ; ce dernier est sur le point de se retirer ; après quelques phrases banales qui parviennent distinctement à mes oreilles, il prend congé. Mme Hardouin, à ma grande joie, se dispose à quitter le salon. Mais, comme elle va sortir, son mari la retient.