Page:Darien - L’Épaulette, Fasquelle, 1905.djvu/103

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

rapide sur Paris a été décidée. Le danger d’une intervention étrangère en faveur de la France avait été écarté par les premières victoires allemandes. Bismarck émit donc l’opinion, opinion qu’il fit prévaloir, qu’une attaque immédiate de Paris était nécessaire, « Paris est la France, dit-il. Le seul moyen d’éviter toute intervention de puissances actuellement neutres, et de terminer rapidement la guerre, c’est de prendre Paris au plus vite. »

On a discuté, nous apprend le colonel, au sujet de la façon dont il conviendrait d’attaquer Paris. L’opinion prussienne est que le plus grand ennemi des forteresses est le nombre de leurs défenseurs, la quantité des bouches qu’il faut nourrir. L’avis de l’État-Major général, par conséquent, fut que la famine était non seulement le meilleur moyen, mais en vérité le seul moyen de venir à bout de la résistance parisienne. Au commencement de septembre, les généraux allemands, et même les généraux français (Mac-Mahon, par exemple), pensaient que Paris n’essayerait pas de se défendre sérieusement. Après Sedan, Moltke et von Roon étaient convaincus qu’il capitulerait après une quinzaine de jours. L’État-major avait fait une évaluation beaucoup trop faible des approvisionnements de la capitale française. Du reste, à Paris même, on ne savait guère à quoi s’en tenir sur ce point. Mais quelques jours avant d’arriver à Versailles, les Allemands furent informés, de source sûre, que Paris faisait tous ses préparatifs pour une défense sérieuse, et qu’une nouvelle armée se formait sur la Loire.

Quand les troupes allemandes arrivèrent à Versailles, la résolution était prise de bloquer Paris et d’assurer aux forces assiégeantes l’appui de l’artillerie de siège. Pour amener le matériel d’artillerie, aucune voie ferrée n’existait d’une façon continue ; la ligne directe était interrompue à Toul. Cette place n’avait pas encore capitulé ; et Strasbourg ne capitula que le 28 septembre. On ne