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MONSIEUR BONHOMME.

Ils ont lu Voltaire ! Mais si Voltaire pouvait voir des choses pareilles, il les flétrirait avec indignation ! Voltaire était, avant tout, un homme d’ordre, monsieur le curé. Il voulait l’instruction du peuple pour le soustraire à la tyrannie de certaines gens… l’infâme, comme il disait… des gens qui… qui mettent la lumière sous un boisseau… Mais faire un pareil usage de l’instruction ! Voltaire savait distinguer entre la liberté et la licence, monsieur le curé !

L’ABBÉ.

Je crois qu’il a fait bien du mal.

MONSIEUR DE RONCEVILLE.

Il ne fallait pas lui en laisser faire.

MONSIEUR BONHOMME.

Mon Dieu ! qu’il y ait besoin d’une religion pour le peuple, je ne dis pas ; mais pour nous autres, gens éclairés… (Feu de peloton.) Encore un ! Bon ! Ils tombent comme des mouches. Plus on en tuera, mieux ça vaudra. Il faut que le couteau reste rivé aux mains du bourreau !… Ah ! M. Thiers est un grand homme ! Ce sera une des plus belles figures de notre histoire. Et savez-vous, messieurs, ce qui le fera grand à jamais ? C’est qu’il a été l’Homme de l’Ordre. C’est qu’il a été impartial. Ce qu’il fait aujourd’hui contre les révolutionnaires, il l’a fait autrefois contre les royalistes. Il n’a pas plus hésité devant Paris révolté qu’il n’avait hésité devant la duchesse de Berry. L’ordre avant tout. Ah ! c’est un grand homme !

MONSIEUR DE RONCEVILLE.

Je commence à croire que Deutz avait une âme.