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VI


— Ah ! il n’en manque pas de ce gibier-là ! s’écrie le sous-officier en ricanant. Et, s’adressant à moi :

— Allons, ouvrez votre sac.

J’ouvre le sac à distribution que j’ai apporté et j’en tire mes effets de linge et chaussures. Il examine le tout au fur et à mesure, minutieusement.

— Vous n’avez pas d’argent sur vous ?

— Non.

— Vous ne pouvez pas dire : Non, sergent ? Où avez-vous donc appris la politesse, bougre de cochon ? Déshabillez-vous.

Je me déshabille et il palpe mes habits scrupuleusement, froissant le col de la chemise et la ceinture du pantalon, fourrant les mains dans mes souliers. Il me fait ouvrir la bouche et cracher par terre. Il regarde s’il ne tombe pas des pièces de cent sous.

— C’est bon. Si jamais l’on trouve sur vous de l’argent, du tabac ou d’autres choses défendues, gare à vous. ― Venez avec moi.