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tendez ?… On ne rit pas !… Je vous le ferai voir, moi ! Bougre !…

Le capitaine écume. Subitement, il se calme. Il croise les bras sur le pupitre.

— À vous, Froissard. Qu’avez-vous à dire pour vous justifier ?


On m’a fait asseoir sur une chaise dont la paille me brûle le derrière. J’ai des picotements par tout le corps, des fourmis dans les jambes. Je ne peux pas rester en place. C’est impossible. Pour cent mille francs et une montre en or, je ne demeurerais pas sur cette chaise. Je me lève.

— Mon…

— Asseyez-vous !

Je me rassieds.

— Mon capitaine…

C’est plus fort que moi, je me lève encore.

— Asseyez-vous !

Je me rassieds. Oh ! cette chaise !…

— Mon capitaine, lorsque je me suis présenté…

— Asseyez-vous !

C’est vrai, je me suis encore levé.

— Lorsque je me suis présenté devant…

Je ne suis plus assis que sur une fesse.

— … Devant le sergent Craponi…

Je ne suis plus assis du tout ; je suis, à moitié courbé, comme si je faisais une révérence, et j’ai crispé mon poing derrière mon dos, sur le dossier du siège d’angoisse.

— Je lui ai dit simplement…

J’ai lâché le dossier et je me suis redressé.