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Ma foi, oui, n’importe quoi ! Je suis descendu au ravin où paissent les bourriques que mon voisin appelle ses mômes, et j’ai fait la cour, moi aussi, à mademoiselle Peau-d’Âne…

Autant aurait valu essayer d’étancher ma soif avec du vinaigre.


Maintenant, c’est fini… Je suis la proie du rêve malsain. Je ne suis plus moi ; j’appartiens à ce bourreau : l’idée abjecte. Je ne vois plus rien qu’une chose : la femme ; pas même la femme, l’organe ; pas même l’organe, quelque chose de monstrueux, de vague, d’innommable, la résultante affreuse de la rêverie infâme : deux cuisses ouvertes et, dans l’écartement attractif du compas de chair, le vide sans forme, sans nom, la chose quelconque, mais vivante, intelligente, humaine, consolante, celle qui seule peut donner : la Satisfaction…


Oh ! qui me délivrera de cette obsession ? Qui brisera cette griffe immonde qui étreint mon cerveau ! Qui arrachera de devant mes yeux cette image qui m’exaspère, cet i grec de viande ― qui me rendra fou !…