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MADAME BARBIER, penchée vers lui.

Est-ce qu’il a encore entendu quelque chose ?

BARBIER, se rapprochant.

On ne parle rien moins que de nous dénoncer aux autorités allemandes ! (Geste de stupeur de madame Barbier, aussitôt réprimé par Barbier, qui met un doigt sur sa bouche.) Va voir, tout doucement, si elle est endormie. (Madame Barbier va sur la pointe des pieds jusqu’au lit de Catherine, se penche sur elle et revient avec les mêmes précautions.)

MADAME BARBIER.

Elle dort… Tu disais ?…

BARBIER.

Que c’est maintenant le quartier qui nous somme de prendre une détermination. Raquillet avait délégation des voisins pour m’en avertir… Il ne l’a pas avoué… par délicatesse… mais c’est clair.

MADAME BARBIER.

Je ne comprends pas…

BARBIER.

Eh ! bien, tu vas comprendre… Si tu avais lu les affiches qui s’étalent sur tous les murs, tu saurais que les maisons où des soldats de Sa Majesté auront été maltraités, seront brûlées, outre la répression sanglante promise aux coupables et à leurs complices. (Madame Barbier s’assoit, atterrée.) Je n’exagère donc pas en disant que nous tenons entre nos mains le sort du quartier, car de notre maison l’in-