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MADAME BARBIER.

De plus de vingt ans.

BARBIER.

Je comprendrais, à la rigueur, son excitation, si c’était le meurtrier de son frère que nous logions. Mais n’est-il pas stupide de vouloir rendre responsables de sa mort les trois soldats qu’on nous a envoyés ? Sapristi ! on ne fait pas d’omelettes sans casser des œufs ! Mais allez lui faire comprendre ça !

MADAME BARBIER.

Il faut cependant prendre un parti.

BARBIER.

Un parti… il n’y en a qu’un ; nous relayer auprès d’elle jour et nuit ; ne jamais la laisser seule. Pour commencer, nous allons la faire coucher ici. Nous l’aurons sous la main. (La nuit a peu à peu envahi la pièce ; madame Barbier en se levant renverse sa chaise ; Barbier sursaute et se retourne.) Tu m’as fait peur ! C’est bête aussi de demeurer sans lumière… (Il frissonne.) C’est comme une cave, cette grande chambre…

MADAME BARBIER.

Je vais allumer… Écoute… Elle descend… Ne la brusque pas. Je t’en prie, sois prudent.