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de l’Empereur. Au dessert, M. Arnal est un peu parti. Et, malgré les coups de coude de sa femme, il entonne :


As-tu vu Bismarck ?…


Ah ! ils sont sûrs de la victoire, les Parisiens !


Ils ont raison. Les bonnes nouvelles se succèdent. Dans la Baltique, une partie de la flotte française bloque Kœnigsberg et une autre partie, Dantzig. L’Empereur a quitté Metz, le 14, « pour aller combattre l’invasion », et le 16, le 17 et le 18, des batailles sanglantes ont été livrées aux Prussiens, dans lesquelles nous avons eu l’avantage. Dans la journée du 18, particulièrement, les Prussiens ont subi un échec considérable. Trois divisions allemandes ont été culbutées dans les carrières de Jaumont. J’ai vu, dans les journaux illustrés, des dessins d’envoyés spéciaux représentant la chute des régiments tombant les uns sur les autres, dans une horrible confusion. C’est un affreux entremêlement d’armes, d’hommes et de chevaux. Ça vous donne froid dans le dos.

On assure que, de la splendide armée du prince Frédéric-Charles, il ne reste que des