N’est-ce pas, monsieur Beaudrain, il n’y est pas ?
— Pas tout à fait, en effet.
— Et pourtant, c’est d’Horace Vernet ! D’habitude, il le réussit bien… Ah ! ce diable d’Horace Vernet !…
Et, comme on longe une interminable galerie peuplée de statues, mon père raconte l’histoire de l’hirondelle tracée avec un bouchon noirci sur un plafond du Palais-Royal.
— Est-ce que vous croyez réellement, demande M. Arnal en se croisant les bras théâtralement, au bout de la galerie, est-ce que vous croyez que, lorsqu’on a vaincu successivement tous les peuples de l’Europe, on peut se laisser flanquer une volée par ces pouilleux de Prussiens ?… Tenez, on devrait faire visiter le musée de Versailles à toutes les troupes qui partent pour la frontière. Ça les électriserait.
Avant de rentrer à la maison, mon père fait voir à ses invités, tout à côté, la propriété qui appartient à Bazaine. Il est tout fier d’avoir pour voisin l’illustre maréchal.
Le soir, à dîner, on trinque et on retrinque aux succès de l’armée française et à la santé