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Pas de réponse.

― Est-ce que c’est à Paris que vous vous êtes fait mal à la tête ?

Le père Merlin m’a pris aux épaules, m’a fait tourner comme un toton et m’a mis bien en face de lui.

― Écoute, petit. Je n’aime pas les espions. Si tu as envie de faire ce sale métier, il ne faut pas venir chez moi. Il faut aller ailleurs. Ou plutôt, il vaut mieux rester chez ceux qui t’envoient. Tu as compris ? Je ne te répéterai pas ça deux fois.

Et il est allé s’asseoir sous le berceau, devant une table où sont déposés ses journaux.


Ah ! c’est comme ça ?… Ah ! tu doutes de moi ?… Ah ! tu n’as pas confiance en moi ?… Tu me traites d’espion ?… Eh bien ! tu peux parler mon bonhomme ! Tu peux parler, et tu verras si l’on te reçoit encore chez nous… tu peux parler !

Je dirai tout !

Mais le vieux est en train de lire un journal et n’a pas l’air de vouloir desserrer les dents… Si, il vient de déposer son journal pour bourrer sa pipe et il a murmuré :