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service. Ce sont de fort honnêtes gens et, qui plus est, d’excellents patriotes. Je m’en porte garant. Du reste ce sont des Alsaciens : c’est tout dire.

― Alsaciens ! a crié Louise. Des Alsaciens ! Ah ! qu’ils viennent ! qu’ils apportent tout ce qu’ils voudront ! N’est-ce pas, papa ?

― Mais oui, mais oui. Monsieur Hoffner, vous pouvez dire à vos amis que le hangar est à leur disposition. Ils peuvent venir.


Ils viennent : M. Hermann, long et mince comme un pain jocko, sec comme un coup de trique, et M. Müller court et gros ― loin du ciel et près de l’obésité. ― Ils amènent avec eux quatre grandes voitures chargées de meubles. Après avoir fait force compliments, après avoir remercié mon père pendant un bon quart d’heure, ils ont fait procéder au déchargement. On a empilé le contenu des voitures sous le hangar, qui s’est trouvé à moitié plein.

― Il reste encore de la place, vous voyez, dit mon père, qui assiste à l’opération, avec moi.

― Heureusement, répond M. Müller, car nous en aurons besoin.