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quelque chose à faire avec les Prussiens… L’argent, c’est toujours de l’argent, et une pièce de cent sous vaut partout cinq francs…

Parfois, mon père a l’air de pousser vivement M. Hoffner, de lui poser des questions embarrassantes, et l’autre semble se dérober ; il lâche des phrases vagues, en faisant de grands gestes, comme pour protester de sa franchise. J’ai remarqué que le nom du préfet prussien, M. de Brauchitsch, revient souvent dans ces conversations.

Car, maintenant, le département de Seine-et-Oise est organisé à la prussienne. Nous avons un préfet prussien, des fonctionnaires prussiens ; certains employés français ont conservé leurs fonctions, d’autres ont été remplacés. Il y a une administration prussienne au lieu d’une administration française, mais du moment que l’administration ne nous manque pas, c’est le principal. Des affiches nous ont annoncé « le maintien de toutes les lois françaises, en tant que l’état de guerre n’en réclamait pas la suppression. » Des instructions ont paru qui réorganisent l’administration départementale sur la base du canton ; le maire du chef-lieu de canton, investi de tous les