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LA CHAUMIÈRE

et rapidité ; mais la condition de ceux qui se trouvent dans la Chaloupe, n’est guère meilleure que celle des infortunés du Radeau ; leur grand nombre, la disette des vivres, l’éloignement de la terre ferme leur fait entrevoir le plus triste avenir. Leur digne commandant M. Espiau, n’a d’autre espoir que celui de se jeter dans les déserts le plus promptement possible. Les autres embarcations sont moins chargées de monde que la Chaloupe, mais elles n’ont des vivres qu’en très-petite quantité ; et même comme par une espèce de fatalité, le Canot-Major où se trouve notre famille, est dépourvu de tout. Ses provisions ne consistent qu’en un baril de biscuit et un tierçon d’eau ; pour surcroit de malheur, le biscuit ayant été détrempé par l’eau de mer, il est presqu’impossible d’en avaler la moindre parcelle. Chaque passager de notre Canot, devait donc être