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AFRICAINE.

fatal ? Hélas ! mes craintes n’étaient que trop fondées. Car bientôt j’appris que, quoi que nous fussions les seules dames qui, après mesdames Schmaltz, faisions partie de l’état-major, on avait eu la barbarie, et poussé l’inconvenance jusqu’à désigner notre famille pour être embarquée sur le radeau où devaient se trouver seulement des soldats, des matelots, des colons du Cap-Vert, et quelques généreux officiers qui n’avaient pas l’honneur (si toutefois c’en était un) d’être comptés parmi les ignares confidens de MM. Schmaltz et Lachaumareys. Mon père indigné d’un procédé aussi peu délicat, jura que nous ne nous embarquerions point sur le Radeau, et que si l’on ne nous jugeait pas dignes d’avoir une place dans l’une des six embarcations, il resterait lui, sa femme et ses enfans, à bord des débris de la Frégate. Le ton avec lequel il prononça ces paroles,