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poser ; rien ne put le détourner de son dessein. Cependant il nous promit de n’aller à Safal que pendant le jour, et de passer la nuit à l’habitation du stationnaire de Babaguey. Il ajouta que ce n’était pas seulement la guerre des Maures qui l’avait décidé à nous amener au Sénégal, mais encore l’état de souffrance, où se trouvait toute notre famille. Il est vrai que nos forces commençaient à diminuer considérablement. Le plus jeune de mes frères était depuis plusieurs jours atteint d’une forte fièvre ; et en général nous étions tous atterrés par la misère. Mon père ayant pris avec lui l’aîné de ses garçons, partit pour son île de Safal, en nous promettant de venir nous voir tous les dimanches. Je l’accompagnai jusqu’à la porte de la cour, en lui recommandant surtout, de ne pas s’exposer, et de ménager une santé qui nous était si précieuse. Ce bon père m’em-