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AFRICAINE.

pourrons oublier toutes nos misères ; et vous cruels ennemis de mon père, qui avez à vous reprocher tous les malheurs que nous avons éprouvés dans ce pays, puissiez-vous, en punition de tout le mal que vous nous avez fait, être déchirés par les plus cuisans remords !

Il nous fallut toute la philosophie de mon père, pour nous rendre un peu de tranquillité, après la nouvelle du fatal évènement de Galam. Il y parvint en nous disant que le Ciel seul était juste et qu’il ne fallait plus rien attendre que de lui. Quelques jours après, nos amis du Sénégal vinrent nous rendre leur visite et nous témoignèrent la plus grande sensibilité. Ils arrêtèrent même entr’eux d’engager tous les européens de la colonie à venir à notre secours par une souscription volontaire ; mais mon père s’y opposa, en disant qu’il ne voulait recevoir des secours que de ceux qui étaient