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AFRICAINE.

devins pendant cette nuit. Le lendemain, dans la matinée, étant sortie de mon état léthargique, je me sentis pressée par une personne qui poussait des cris de désespoir ; c’était ma bonne sœur Caroline ; j’ouvris les yeux, et je reconnus à ma grande surprise, que j’étais au Sénégal, entourée de toute ma famille éplorée. Il me semblait que je revenais de l’autre monde. Mon père m’apprit, qu’aussitôt la réception de ma lettre, il était parti avec le nègre Étienne pour l’île de Safal, et que m’ayant trouvée dans un fort accès de fièvre, il m’avait embarquée pour le Sénégal, sans que je m’en fusse apperçue. Revenue peu-à-peu de mon étonnement, je voulus voir mes frères qui étaient atteints de la même fièvre que moi. Notre maison ressemblait à un hôpital. Ici, un jeune enfant moribond veut qu’on ôte le monstre qu’il s’imagine voir dans son lit ; là, un autre