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LA CHAUMIÈRE

cette nouvelle disgrâce, espérant que tôt ou tard, il pourrait démasquer ceux qui avaient provoqué sa destitution. Il écrivit une lettre à S. Exc. le Ministre de la marine, dans laquelle il exposa l’état des affaires du greffe de la colonie, la régularité de ses comptes, l’état malheureux où la perte de son emploi allait réduire sa nombreuse famille, et termina sa lettre par ces mots : « Frappé sans avoir été entendu et au bout de vingt-neuf ans de bons services ; mais trop fier pour me plaindre d’une disgrâce qui ne peut m’être qu’honorable, puisqu’elle a sa source dans les principes philantropiques que je manifestai lors de l’abandon du Radeau de la Méduse, je me résignerai en silence à ma destinée ».

Cette lettre pleine d’énergie, quoique un peu trop fière, ne laissa pas d’émouvoir le cœur sensible du Ministre de la