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LA CHAUMIÈRE

mort les attendaient. Notre famille demeura près de vingt jours chez nos hôtes bienveillans, MM. Artigue et Kingsley ; mais mon père, dans la crainte que nous ne leur devinsions trop à charge par les dépenses extraordinaires qu’ils faisaient chaque jour pour nous, loua un petit appartement, et dans les premiers jours d’août, nous allâmes l’habiter au grand regret de nos généreux hôtes, qui auraient voulu nous garder chez eux, jusqu’à la reddition de la colonie. Lorsque nous fûmes installés dans notre petit réduit, mon père s’adressa à M. le gouverneur Schmaltz, afin d’obtenir des vivres du magasin général de l’Administration française ; mais fâché de l’accueil que nous faisaient les Anglais, ce Gouverneur dit à mon père, qu’il ne pouvait lui rien accorder. Cependant plusieurs Français, qui comme nous, étaient restés au Sénégal, recevaient chaque jour