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AFRICAINE.

le Sénégal avec toute sa famille, et d’aller habiter le Cap-Vert, jusqu’à nouvel ordre. M. et Madame Kingsley vivement touchés des malheurs que notre famille avait déjà éprouvés, nous assurèrent que nous ne les quitterions point, et qu’ils se chargeaient d’en obtenir la permission du Gouverneur anglais. En effet, le jour suivant, ce Gouverneur nous fit dire par son aide-de-camp, que vu l’état malheureux où se trouvait notre famille, nous pouvions rester au Sénégal, et qu’il avait permis à tous les naufragés de la Méduse d’y demeurer. Cette nouvelle marque de la bienveillance du Gouverneur anglais nous tranquillisa. Nous restâmes donc paisiblement chez nos bienfaiteurs ; mais une grande partie de nos malheureux compagnons d’infortune, craignant s’ils restaient au Sénégal, de désobéir au Gouverneur français, s’embarquèrent pour le Cap-Vert, où la famine et la