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AFRICAINE.

un peu retenue de mon abattement, notre généreuse hôtesse nous conduisit dans le salon, où nous trouvâmes son mari et plusieurs officiers anglais, qui allaient se mettre à table. Ces messieurs nous engagèrent à partager leur repas ; mais nous ne prîmes que du thé et quelques pâtisseries. Parmi ces anglais, se trouvait un jeune français qui parlait assez bien leur langue ; il nous servit d’interprète. On nous demanda le récit de notre naufrage, et de tous nos malheurs ; nous le fîmes en peu de mots ; chacun était étonné que des femmes et des enfans eussent pu supporter tant de fatigues et de misères. Nous étions si peu remises de notre agitation, qu’à peine entendions-nous les questions qu’on nous faisait ; nous avions sans cesse devant les yeux, les vagues écumantes de la mer, et l’immense étendue de sable que nous venions de parcourir.