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LA CHAUMIÈRE

mi tous nos gens, et l’on veut partir desuite. Mon père, quoiqu’il connût la perfidie de la plupart des peuplades du désert, tâcha cependant de nous rassurer, en nous disant qu’il n’y avait rien à craindre, parce que les Arabes redoutaient trop les habitans du Sénégal, qui ne manqueraient pas de nous venger, si l’on nous insultait ; mais rien ne put calmer les esprits effrayés ; il fallut se mettre en route au milieu de la nuit. Les Maures qui furent bientôt instruits de nos craintes, nous firent toutes sortes de protestations ; et voyant que nous persistions à vouloir quitter leur camp, ils nous offrirent des ânes pour nous porter jusqu’au fleuve du Sénégal. On loua ces montures à raison de 12 francs par jour, pour chaque tête, et nous partîmes sous la conduite des Maures qui nous avaient déjà guidés la veille. Le maure Amet ayant sa