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LA CHAUMIÈRE

pas de ce côté. Nous eûmes à franchir de grandes dunes très-mouvantes, et nous arrivâmes dans une vaste plaine couverte çà et là de verdure ; mais ce gazon était si dur et si piquant, qu’on ne pouvait marcher dessus sans s’écorcher les pieds. Notre présence dans ces affreuses solitudes mit en fuite trois ou quatre jeunes bergers Maures qui gardaient un petit troupeau de brebis et de chèvres dans un Oasis. Nous arrivâmes enfin aux tentes que nous cherchions ; nous n’y trouvâmes que trois Mauresses et deux petits enfans qui ne parurent nullement effrayés de notre visite. Un nègre domestique d’un officier de marine nous servait d’interprète auprès de ces bonnes femmes ; après avoir appris nos malheurs, elles nous offrirent du millet et de l’eau en payant. Nous achetâmes un peu de ce grain à raison de trente sols par chaque poignée ; l’eau nous fut donnée