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LA CHAUMIÈRE

mer. Comme nous craignions les Maures, on s’opposa à leur demande. Cependant M. Lapérère leur proposa de les conduire jusqu’auprès des premiers brisans qui bordaient la côte et que là, ceux qui avaient envie d’aller au désert se jetteraient à la nage pour gagner la terre. Il s’en trouva onze, qui acceptèrent la proposition ; mais quand nous fûmes arrivés auprès des premières vagues aucun d’eux n’eut le courage de traverser à la nage quatre montagnes d’eau qui se succédaient jusqu’au rivage. Nos matelots reprirent donc leurs places et leurs rames, et promirent d’être plus tranquilles. Peu de temps après, on vit en faisant la troisième distribution depuis notre départ de la Méduse, qu’il ne nous restait plus que quatre pintes d’eau et une demi-douzaine de biscuits. Quel parti prendre dans cette cruelle position ? nous désirions tous aller à terre, mais il y