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Vous, frères de l’Église évangélique à Genève, vous ne le pouvez pas. Vous vous fondez absolument sur la nomination et sur l’établissement officiel. C’est, nous dites-vous, à cause de cela qu’on peut dire que le Saint-Esprit les a établis sur le troupeau de Dieu. Où est-il ce troupeau ? Est-ce vous, poignée de fidèles ? Où est l’autorité du Saint-Esprit ? C’est nous exclusivement, dites-vous, qui l’exerçons, qui la mettons en mouvement, et, sans cela, il n’existe rien à quoi vous puissiez obéir. Nous voilà jetés dans l’étroitesse de l’ancienne dissidence[1], plus le clergé ; et, si nous ne vous reconnaissons pas, et que nous ne reconnaissions pas ce que vous faites comme obligatoire pour nos âmes, nous rejetons la Parole de Dieu ? Lequel est-ce de vous, ou de nous, qui prête le flanc au système romain ? ou bien vous, qui nous dites que l’obéissance est impossible, si ceux à qui l’obéissance est due n’ont été officiellement établis par l’Église sur la terre ; ou bien nous, qui acceptons ce que Dieu nous donne au milieu de la ruine qui nous entoure, et qui agissons selon la précieuse promesse que, là où deux ou trois sont réunis au nom du Seigneur Jésus, il sera au milieu d’eux ?

Frères, sachez que nous avons fait l’expérience de la fidélité de notre bon Maître à sa divine promesse, et que, pour en jouir, tout faibles que nous sommes, il ne nous a pas été nécessaire d’attendre votre commodité, ni d’adhérer à vos prétentions à rétablir l’Église de Dieu.

  1. Congrégationalisme à part, il n’existe aucune différence quelconque entre les principes émis par ces Messieurs, et ceux de M. Rochat. Ce qu’ont dit l’auteur anonyme et M. Merle a été dit par M. Rochat, seulement avec moins de prétention. Voyez la brochure de M. Rochat, intitulée : Réponse à l’écrit anonyme, etc., p. 14-18.