Crétois toujours menteurs ; il ne dit pas davantage que Tite ait associé d’autres personnes à son œuvre. L’auteur anonyme prétend que l’Écriture ne dit nulle part que ce choix appartînt aux Apôtres, ni qu’ils eussent eux-mêmes choisi des Anciens. Or, le fait est, et il a été pleinement démontré, que l’Écriture dit très-positivement que les Apôtres ont choisi des Anciens pour les fidèles[1] en chaque église (Act. XIV, 23). Il est vrai que les versions françaises ont mal rendu ce passage, en ce qu’elles ont ajouté : par l’avis des assemblées. L’auteur ne dit pas que l’erreur des traductions consiste à faire agir ici les assemblées, comme il veut lui-même faire agir un certain nombre de fidèles qui ne composent pas même encore une assemblée.
Du reste, quant aux Diacres, aucune analogie. Lorsqu’il s’agit d’argent, les Apôtres se retirent pour vaquer à leur œuvre ; et, plus tard, Paul a refusé de se charger de distribuer les offrandes des saints, à moins qu’il n’y eût avec lui quelqu’un de choisi par les églises pour y coopérer, afin que sa conduite ne donnât pas
- ↑ L’auteur anonyme cite M. Wolf à l’appui de son assertion, en disant que ceux qui en appellent à Act. XIV, 23, ignorent que la traduction en est mauvaise, et en ajoutant : Voir à ce sujet : Le Ministère, par Wolf, p. 20. J’avoue que je ne comprends pas ceci. M. Wolf rejette, ainsi que je l’ai déjà fait, les mots : par l’avis des assemblées, et insiste sur ce qu’il ne s’agit pas de faire voter, que les Apôtres aient à eux seuls établi des Anciens, le mot leur ayant établi excluant même l’idée que le troupeau y ait pris part. Le fait est tout simplement que le mot grec, qui signifie choisir, élire, a signifié premièrement voter à main levée, puis, en général, élire. Les Apôtres choisirent des Anciens pour les églises.