Page:Darby - Vues Scripturaires sur la Question des Anciens.djvu/31

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Hélas ! tout ici est sophisme.

Il demande où a commencé l’apostasie. Eh bien ! disons avec lui que le germe en existait à l’époque de laquelle il est parlé en ces termes : « Le mystère d’iniquité est déjà en activité » (2 Thes. II, 7). Après cette époque, dit-il, l’Apôtre veut qu’il y ait des Diacres. Puis, l’auteur nous fait voir que l’Église était dans un mauvais état moral à bien des égards, lorsque l’Apôtre a ordonné à Timothée et à Tite d’établir des Anciens[1]. — Soit. — Il demande en conséquence : « Comment ce même désordre nous imposerait-il aujourd’hui l’obligation de renoncer à cette institution ? » — Enfin, il ajoute, quant à l’établissement des Anciens : « Cet état de chute ne nous dispense pas du devoir de le conserver à notre tour. »

Quel raisonnement ! Les fidèles étaient dans un triste état. Des officiers ont été établis pour y mettre ordre. C’est pourquoi, lorsque les officiers, s’étant emparés des droits du souverain, sont devenus les sources et les instruments du désordre, il faut les conserver. Voilà qui est fort. Aussi, l’auteur anonyme a-t-il dû changer entièrement ce que Foulquier a dit. Il lui fait dire que cette institution nous met sous le pouvoir de Satan, parce que nous vivons dans une économie en chute. Foulquier a dit : Si l’institution elle-même est sous le pouvoir de Satan, dans ce cas, la conserver, ce serait nous placer sous ce pouvoir. Maintenir l’institution lorsqu’elle était une barrière contre la corruption, ou la maintenir quand elle en est devenue la source, la force

  1. Ce n’était pas la mission de Timothée ; mais nous toucherons ce point plus tard. Il est historiquement très-probable que le déclin de la piété ait fait ressortir l’institution des Anciens.