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Il prend le temps des Juges comme celui de la plus profonde corruption d’Israël, ce qui, sous un certain point de vue, est assez vrai pour que je l’accepte sans faire plus de difficultés. Quel était donc l’état primitif en question ? C’est que Dieu lui-même était leur roi, selon que Dieu lui-même le signale à Samuel (1 Sam. VIII, 7-8, et XII, 12). Le sacrificateur était le point de contact, le lien entre le peuple et Dieu, et Dieu suscitait des Juges lorsqu’il y en avait besoin.

Cet état de choses a-t-il été rétabli ? Jamais ; et, ce qui plus est, il ne le sera jamais. Il serait difficile de trouver un exemple plus frappant et plus incontestable de la vérité du principe contesté par l’auteur anonyme.

En un certain sens, plusieurs choses seront rétablies sous le Messie ; mais les conseils de Dieu à l’égard du Messie lui-même excluent la possibilité du retour d’Israël à l’état où il se trouvait sous les Juges. Quant à la sacrificature elle-même, non-seulement une autre famille en a été investie ; mais la position même de la sacrificature a été totalement changée. La sacrificature a perdu, à tout jamais, la position dans laquelle elle se trouvait antérieurement. Elle a continué, il est vrai, et, sans elle, l’homme ne pourrait subsister devant Dieu. Mais Dieu a dit : « Je me susciterai un sacrificateur fidèle qui se tiendra devant mon Oint[1]. » L’introduction de l’Oint a tout changé.

  1. C’est ici la grande instruction qui se trouve au commencement du livre de Samuel. Le peuple ayant manqué de fidélité, son infidélité, comme cela a toujours lieu, s’est manifestée le plus dans ce qui était officiellement le plus près de Dieu. Dieu va établir le seul vrai remède à l’incapacité où l’homme se trouve de se main tenir dans la bénédiction. Il va établir un Chef qui ne saurait manquer à la gloire de l’Éternel, et qui assurerait le bonheur de