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crois, en effet, eu égard à tout ce qui s’est passé dès lors dans le monde religieux, et au développement des principes qui étaient au fond de la question qui agitait l’assemblée, que la position n’était pas tenable. La division n’en a pas moins été pour moi une chose pénible sous tous les rapports. J’ai dû désespérer d’y porter remède. Si les pasteurs avaient consenti à se placer à la table lorsqu’on prenait la Cène, rien ne m’aurait empêché de l’essayer. La question du clergé était là.

Voilà, quant aux Anciens, jusqu’où j’ai pu aller. J’ai pu, avec joie, reconnaître leur existence pratique, lorsqu’ils s’étaient adonnés à l’œuvre, et y avaient reçu le témoignage de Dieu. Veut-on les nommer ? Je m’arrête. Sans m’être formalisé quant à la porte par laquelle ils sont entrés, je les ai reconnus d’après mes principes, lorsque je les ai trouvés à l’œuvre. Lorsqu’on affiche leur nomination comme un principe, il faut se décider[1].

  1. C’est bien évidemment le principe de notre frère, M. Foulquier ; car il se plaint de ce qu’on fait reposer l’autorité des Anciens simplement sur leur nomination par les hommes, quand on dit que, sans cela, on ne peut leur obéir. Et, sans nier qu’au commencement ils aient été officiellement établis, ce n’en est pas moins un fort mauvais principe que de nier, dans le cas où Dieu en aurait manifesté, qu’on puisse leur obéir, si l’homme n’a pas pris part à leur établissement ; car c’est substituer l’obéissance de droit humain à l’obéissance spirituelle et scripturaire d’un cœur nouveau. Je signale ici une inconséquence que l’on m’a imputée, parce que, d’un côté, je veux les reconnaître lorsqu’ils sont manifestés, et que, de l’autre, l’on n’a ni le discernement ni l’autorité nécessaires pour les nommer. Il n’y en a aucune. — Reconnaître, c’est l’acte humble, convenable ; c’est le devoir de tout croyant, lorsqu’il voit une œuvre quelconque de Dieu. Nommer, c’est un acte d’autorité. Lorsque la chose est manifestée, elle n’exige pas de discernement, et je la reconnais ; mais, pour exercer un acte d’autorité en établissant des hommes dans cette position,