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laquelle les pasteurs élevaient quelques objections. L’un d’entre eux a désigné lui-même comme un coup d’état de leur part, l’acte qui a eu pour résultat la retraite des frères dont la réunion a formé le premier noyau de l’assemblée de L’Île. Je n’ai été en rien ni averti de ce qui se passait, ni consulté à ce sujet. Je n’en ai eu connaissance que plus tard. À l’ouïe de ces choses, je désespérai d’un rapprochement. Après six ans de débats, il s’agissait du principe clérical formulé d’un côté, et de la négation formelle de ce principe de l’autre. Plus tard, l’un des pasteurs s’adressa à moi pour m’engager à travailler à un rapprochement. Les difficultés tenaient à une estrade de laquelle on distribuait la Cène, et où les pasteurs seuls se tenaient. L’estrade est peu de chose, me disait-il. C’est, disait ma réponse, un drapeau qui symbolise un principe. Que les pasteurs se mettent à la table avec les frères, et ils pourront être sûrs de jouir de plus d’influence qu’en insistant sur leurs droits. Je désire cordialement, pour ma part, qu’ils aient toute l’influence que leur œuvre leur a acquise.

Bien qu’il soit vrai que la question se soit dès lors fort développée, je tiendrais encore aujourd’hui le même langage. Et, quoique le troupeau de Genève ne fût pas tout ce que j’aurais désiré, que je ne pusse approuver ni l’élection des pasteurs par le troupeau, ni le principe dissident qui prenait plus ou moins de place dans sa constitution, je puis dire que le souvenir de mes premières relations avec lui m’a toujours rendu cette brèche infiniment pénible. Un des pasteurs, dont j’ai parlé plus haut, a dit à un frère anglais que, si j’eusse été là, assurément la division n’aurait pas eu lieu. Cela est très-possible. Dieu avait d’autres pensées. Et je