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la sécurité qui appartient à la congrégation élue de Dieu. Ce fut précisément-là la ruine d’Israël : cela est plus aisé encore sinon plus fatal dans la Chrétienté.

Je voudrais remarquer ensuite qu’une Économie est jugée d’après la responsabilité, quoique les individus puissent être sauvés par grâce. Je dois encore ajouter que, quelque grande que soit la patience divine, c’est le premier écart qui est fatal et qui demeure la cause du jugement, quels que soient les progrès que la méchanceté ait pu faire vers sa maturité. Enfin j’observerai que c’est-là la condition de l’Économie actuelle qui fait profession du Christianisme ou du nom de Christ ; et que, nulle part, les Écritures n’annoncent un relèvement d’un tel état, quelle que puisse être d’ailleurs, par un effet de la miséricorde divine, « la prolongation de la prospérité »[1]. Car la première chute est un éloignement de Dieu ; elle prouve l’existence du mal dans la chair, et elle est la manifestation que l’homme est en scène et que, en principe, tout est perdu. Comme fait à l’appui de ces assertions, il est solennellement intéressant de voir que la chute a, dans chaque cas, suivi immédiatement l’existence de la responsabilité.

Le christianisme, n’étant pas un système de lois extérieures, ses exigences et ses forces étant toutes comprises par l’efficace du St.-Esprit, l’évidence de sa déchéance est moins palpable ; elle est aussi l’objet de la seule perception spirituelle. Mais Israël lui-même,

  1. Dan. IV. 27.