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« Bien-aimnés, dit l’Apôtre, ayant beaucoup d’empressement à vous écrire au sujet de notre commun salut, j’ai dû nécessairement vous écrire, pour vous exhorter à continuer de combattre pour la foi qui a été transmise une fois aux saints ; car il s’est glissé quelques hommes, inscrits dès long-temps pour ce jugement[1]».

Voilà qui est tout à fait positif. Le mal prévu dans les conseils de Dieu s’était glissé dans l’Église par la négligence de l’homme déjà dès les jours des Apôtres. Pendant que les hommes dormaient, l’ennemi était venu et avait semé de l’ivraie. C’est ce qui émoussait la susceptibilité de la conscience de l’Église ; « vous l’avez su une fois[2]», dit l’Apôtre, et il rappelle la destruction du peuple d’Israël tout entier, à l’exception de deux individus, comme un avertissement donné à ceux auxquels il écrivait : il compare la condition subséquente de l’Église aux anges qui ne conservèrent pas leur origine, et à Sodome et Gomorrhe. Il leur indique ensuite les caractères différents, et j’ajoute, progressifs à quelques égards, de l’Apostasie, quoique l’introduction d’un trait subséquent ne neutralise point le précédent ; ce sont : le mal et l’inimitié naturelle, la corruption religieuse en vue du gain, et l’hostilité déclarée contre la sacrificature et la royauté de Christ, de la part des instituteurs religieux du peuple — Caïn, Balaam et Coré. Ayant ainsi décrit les formes et le caractère de l’Apostasie depuis le commencement à la fin, l’Apôtre nous communique cette fort importante vérité,

  1. Jude, 3, 4.
  2. ibid. 5.