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l’Éternel lui eût dit et répété : « Ne prie point pour ce peuple[1], » et que l’indignation ait eu son cours. Car l’intercession est toujours la place où doit se trouver celui qui a la pensée de Dieu, afin de frayer un chemin à son amour, jusqu’à ce qu’il n’y ait plus lieu à l’intercession.

Si quelqu’un, rattachant tout au salut final des élus, disait que tant que ce salut n’en est pas affecté, tout le reste est indifférent et curieux, et qu’il importe peu de connaître ce qui concerne les diverses Économies, je répondrais que le salut des élus n’est pas le grand but des pensées du Chrétien, mais que c’est la gloire de Dieu ; qu’il a plu à Dieu de manifester son caractère et sa gloire dans ces Économies pour l’instruction de l’Église, et que si l’Église néglige de s’en occuper, elle néglige par là-même l’instruction que Dieu lui donne de ses voies. Ceux qui raisonnent ainsi veulent être sages sans Dieu et plus que Dieu, car il a jugé convenable, pour sa gloire, de nous instruire de ces choses. J’en citerai un seul exemple (quoiqu’il y en ait d’autres fort remarquables, tels que celui de Noë), parce que l’Écriture nous place moralement sur le même terrain : Je le tire de l’histoire d’Israël comme nation élue.

Au mont de Sinaï, Israël fut placé sous la condition d’obéissance à la loi. Cela, comme l’Apôtre nous l’assure, ne portait point atteinte à la promesse faite à Abraham, les dons et la vocation de Dieu étant sans

  1. Jérém. VII, 16. XI, 14. XIV, 11.